Shut up and dance with me~ || Rayden

Toute histoire n'est pas nécessairement facile à raconter. Surtout celles qui sont commencées depuis longtemps. Moi-même, parfois, lorsque je raconte la mienne, ma mémoire me fait faux-bond, j'oublie des détails. Mais aujourd'hui, je ferai de mon mieux pour la raconter sans oublier de détails.

Je suis né il y a de cela vingt-quatre automnes aux abords du Grand Lac, dans la région que tous connaissent sous le nom d'Yvana. Ma mère me racontait souvent, quand j'étais jeune, à quel point tout était sublime, le jour ou je pris mon premier souffle en quittant la chaleur de ses entrailles; c'était au moment de l'année ou la flore revêtait ses bijoux d'or et de rubis, ou les feuilles d'émeraude laissaient leur place à celles aux couleurs de la royauté. Ce jour-là était si beau, me disait-elle, que c'était lui qui m'avait donné ses couleurs; plus jamais elle ne revit pareil jour par la suite. Ce ne fut que lorsque mon plumage apparut qu'elle se dit que la nature avait certainement voulu me faire cadeau de ses somptueuses couleurs.

Du moins, c'est ce que ma mère me disait, à l'époque. Je n'ai jamais eu cette impression, pourtant, que l'on m'ait fait quelconque cadeau. Pour moi, mon plumage était tout ce qu'il y a de plus normal et les jours d'automnes étaient splendides pour les magnifiques couleurs que prenait la nature autour de moi. Jamais plus ni moins.

Le gamin insouciant que j'étais grandit bien, entouré de sa famille et aimé comme tout enfant aimerait l'être. J'étais un gamin totalement heureux; j'avais mes parents, des amis et une jolie voisine avec qui j'aimais bien passer mon temps libre. Shayna était son prénom. Jamais je ne l'ai oublié et, plus le temps passait, plus nous devenions proches. C'en était au point ou la jeune harpie était devenue ma confidente, la seule personne en cet univers en qui j'avais complètement confiance et à qui je pouvais révéler mes secrets lorsque j'avais besoin d'en parler. En retour, elle faisait de même. Une relation mutuellement bénéfique, disons. Ce fut d'ailleurs durant ces années que mes sentiments envers la belle harpie commencèrent à se développer. Au début, je m'étais refusé d'y croire, borné comme j'étais. Mais j'avais fini par les accepter et les enfouir au plus profond de mon être. Shayna ne pouvait pas l'apprendre. Ne devait pas l'apprendre. J'avais peur qu'elle me rejette, que notre amitié et notre lien si complice ne s'effrite à jamais.

Je n'osais rien dire.

Les années passaient, lentement mais sûrement. Chaque jour, je voyais mon amie changer; de jeune harpie adorable au caractère borné, elle devenait rapidement une combattante hors-pair, grâce aux entraînements qu'elle suivait avec diligence et discipline. Je voyais mon amie de toujours se transformer en être aux capacités redoutables, alors que moi... je n'accordais pas vraiment d'importance à ce genre de choses. Les combats, les conflits... Ces concepts étaient loin d'être intéressants à mes yeux. D'autant plus que la magie du monde était limitée, jalousement gardée par le Conseil. Je ne voyais pas en quoi ce serait utile d'apprendre à maîtriser une magie que nous ne pourrions pas utiliser tant que ce groupe la confinerait à Limstella. Alors les entraînements, je les mettais de côté pour, à la place, faire ce que je faisais de mieux; danser, égayer les jours sombres des autres.

Puis, un beau jour alors que nous avions bien grandi, l'harpie était venue me voir. Son air sérieux m'avait pris de court, bien qu'elle avait toujours l'air sérieuse; cette fois, c'était un sérieux presque effrayant que je voyais dans son expression normalement si mignonne. Et elle me dit qu'elle désirait se rendre à Limstella afin de défier le Conseil et libérer la magie du monde, lui permettre de circuler librement.

Mon sang n'avait fait qu'un tour dans mes veines.

Mon refus avait été catégorique. Ce fut la première fois de toute ma petite vie que je fus ferme, direct et presque froid envers qui que ce soit. Je ne la laisserais pas partir. C'était complètement idiot de faire une chose pareille, de la folie même! Et je le lui avais dit. Je me souviens encore de l'air perturbé qu'elle arborait et sa sage décision de ne pas s'y rendre, au final. Même si cela m'avait rassuré un tant soit peu... Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer le pire qui aurait pu se produire si elle avait tout de même tenté d'y aller. J'aurais pu la perdre... Shayna, MA Shayna... Celle avec qui j'avais grandi et avec qui je voulais tant faire ma vie. Si seulement elle savait à quel point j'avais eu peur qu'elle disparaisse, ce jour-là... Mais ça, c'était une peur constante.

Peur qui devint vite réalité.

Du jour au lendemain, elle était partie. En voyage, qu'elle disait. Et même si j'aurais voulu tout brûler, tout détruire autour de moi, j'étais resté avec elle jusqu'à son départ, un faux sourire collé à mes lèvres, lui offrant une dernière étreinte amicale qui dura certainement plus longtemps que je me souviens. Je n'avais pas voulu la laisser partir. Si j'avais pu la retenir, je l'aurais fait. Mais la connaissant... Shayna serait partie quand même.

Ce furent cinq pénibles années qui s'enchaînèrent par la suite. Était-elle heureuse, là ou elle était partie? Était-elle toujours en vie? De nombreuses questions comme celles-là me hantèrent longtemps. Son souvenir, aussi, hantait mes jours et mes nuits. Plus rien n'était pareil sans elle. J'avais l'impression de mourir à petit feu... Tout était si terne sans elle, sans ses couleurs rappelant celles de l'aube. Sans ces rares sourires, sa présence à laquelle je m'étais habitué. Elle me manquait horriblement, si bien que même les autres finirent par s'en rendre compte, malgré ces sourires si convaincants que je leur servais tous les jours. C'en était presque devenu maladif.

Mais je me décidai un beau jour à ne plus me morfondre, à retrouver mon droit chemin, près d'un an après son départ d'Yvana. Moi qui ne voulais pas prendre part aux combats, je m'étais décidé à continuer ce que mon amie avait commencé. Je débutai un entraînement intensif, classe Support. Je voulais demeurer vrai par rapport à ce que je désirais. Je voulais aider les autres, alors quoi de mieux que ça? Je devins rapidement l'un des meilleurs de la région. Tu vois, Shayna? Tu vois ce que j'ai accompli?

... Quoi que, en fait, non... Tu ne pouvais pas le voir.

Ce fut cette réalisation, celle qui me vint deux ans après le départ de celle que j'aimais, qui me fit douter de ce que je ressentais. Et si ce n'était pas réciproque? Et si elle ne revenait jamais? C'étaient des possibilités qui m'effrayaient. Oh, si seulement... Mais je me devais d'être fort. Alors je décidai de l'oublier alors que j'en avais encore temps. Toutes mes pensées se redirigeaient vers elle, au point ou chaque jour son absence était flagrante à mes yeux, comme quelque chose qui n'avait pas lieu d'être. Et l'oublier avait été la meilleure solution au problème que j'avais pu trouver. Bien vite, je me remis sur pieds, je continuai mes entraînements et l'hapie disparut de mes pensées. J'ai pu vivre ma vie au jour le jour, sans me rendre malade tant mon amie me manquait. Parce que justement, je l'avais oubliée.

Trois ans plus tard, voilà que j'entendis quelqu'un frapper à ma porte par un beau matin. Un pote à moi que j'appréciais bien. Il avait l'air bien surpris.

Shayna est de retour, m'avait-il dit.

Mon cerveau s'était lentement mis en marche tant je fatiguais, ce matin-là. L'information fut enregistrée tout aussi lentement. Et quand je captai finalement de quoi il en retournait, je ne voulus pas y croire. Shayna... De retour...? Après cinq longues années... Je devais confirmer cela de mes propres yeux. Je m'étais habillé en vitesse et j'étais sorti, suivant mon pote rapidement alors qu'il me guidait jusque l'endroit ou il l'avait apparement vue. Et à ma plus grande surprise... Elle était là, juste devant moi.

Je n'ai pas résisté à l'envie de la serrer dans mes bras.

Combien elle m'avait manqué... Ma harpie, maintenant de retour. C'était presque trop beau pour être vrai. J'étais si heureux de la revoir, de savoir qu'elle était bien en vie, saine et sauve. C'était tout ce qui comptait à mes yeux.

Même si son retour me causa tout un choc, je ne pouvais m'empêcher d'être heureux dans le doute. Avais-je le droit de me permettre de ressentir de l'amour envers elle maintenant...? Après toutes ces années? Etait-ce une bonne chose que ces sentiments me reviennent...? Je n'avais aucune réponse à ces questions, autre que oui, j'en avais le droit. Tout était clair dans mon esprit désormais, il n'y avait aucun doute possible. J'étais éperdument amoureux de l'harpie, même si, au fond, je ne saurais le lui dire de vive voix.

Suite à son retour, j'acceptai de rejoindre les Rebelles. Hors de question que je la laisse filer entre mes doigts une seconde fois. Je voulais être là pour elle, l'aider dans sa quête et la protéger. Me dédier à sa cause. Parce qu'après tout, si l'on ne se bat pas pour ceux que l'on aime... Aimons-nous vraiment...?

Géokinésie Pouvoir assez puissant, il me permet de contrôler la terre à ma guise. Je peux autant la modeler pour en créer quelque chose (de la plus infime des figurines à une immense structure) que je peux l'utiliser comme arme ou moyen de défense. Cependant, si je l'utilise sur une trop grosse quantité de terre, il se peut que je m'épuise rapidement et que j'en hérite des séquelles internes.

Vitesse Accrue Ce don me permet de me déplacer rapidement d'un endroit à un autre en retirant les limites que mon corps peut atteindre en matière de vitesse. Cependant, si je l'utilise de trop, non seulement je m'épuise encore une fois très rapidement, mais je risque également une perte de conscience totale. Ce qui, je l'avoue, n'est pas très utile en combat.

Follow Me Don d'envoûtement, me permet de distraire l'ennemi et attirer son attention sur moi, laissant le temps à mes alliés de les achever si besoin, ou de faire autre chose sans que lesdits ennemis ne s'en rendent compte. Cependant, je dois arriver à toucher la ou les personnes concernées afin de les envoûter, un contact direct avec la peau, sinon l'enchantement ne fonctionne pas.

Hunting Knife J'ai toujours un long couteau de chasse accroché à ma ceinture, au cas ou. On sait jamais, ca peut être utile.